Médée et Jason à Tourcoing

À travers son destin tragique empli de trahisons, de poisons, de magie, de meurtres… Médée peut aussi magnifiquement nous faire rire !

C’est le pari de ce spectacle, et le pari des parodies d’opéra, qui étaient très courantes à l’époque baroque, c’est même grâce à elles que l’on connaissait le succès d’un ouvrage lyrique. En effet, les opéras célèbres donnaient lieu à de nombreuses parodies, qui étaient jouées par des troupes de théâtre aux quatre coins de la France, notamment au Théâtre des Italiens ou à la Foire Saint-Laurent à Paris. Ainsi naquirent plusieurs parodies de Médée et Jason, raillant aussi bien la tragédie de Corneille que l’opéra de Marc-Antoine Charpentier et celui moins connu de François- Joseph Salomon. Avec ce spectacle, on se moque autant de l’anti-héros Jason, que du Roi-mégalo Créon, ou encore d’une actrice qui se prend pour une célèbre cantatrice…

Ce spectacle invite à la rencontre des genres, du tragique et du comique, du théâtre, de la danse et de la musique, de vaudevilles légers et d’airs sérieux, d’airs de démonset d’airs de marins… De cette manière, la parodie d’opéra des 17e et 18e siècles préfigure ce qui deviendra plus tard l’opérette ou même la comédie musicale.

Médée interroge aussi sur le déracinement et, bien entendu, sur le jugement ou le non-jugement des crimes.

La scénographie, inspirée d’un théâtre de tréteaux, reprend les éléments de l’Argos (le bateau qui mena les Argonautes). Le travail musical nécessaire à cette création est un beau défi puisqu’il s’agit de reconstituer une fresque musicale pouvant soutenir une telle histoire.

Louis-Noël Bestion de Camboulas direction et arrangements musicaux
Pierre Lebon mise en scène, scénographie et costumes
Bertrand Killy régisseur générale et création lumière
Floriane Jan régisseuse plateau
Floriane Breau réalisation des costumes
Benoit Dratwicki conseiller musical

📸 © Marc Ginot