Rpl 2024 - Conference d’Ouverture à Langres

Cerveau et créativités : au-delà des mythes
Par Samah Karaki (neuroscientifique) et Sirine Fattouh (artiste-chercheuse)
Tout public • Durée : 1h30 • Réservation indispensable

Notre représentation conventionnelle des inventions créatives fait apparaître les chaînes d’événements qui conduisent aux créations comme étant plus dramatiques qu’elles ne le sont réellement. Les circonstances réelles dans lesquelles le geste créatif a lieu sont compliquées et désordonnées et impliquent une variété de contributions. Pourquoi l’image romantisée de la nature du processus créatif solitaire et soudain serait-elle un problème ? Car ces histoires, qui nourrissent notre imaginaire, ont freiné la constitution d’un récit sur les découvertes et les chefs-d’oeuvre, qui reposent en réalité sur des efforts collectifs, d’évaluation collective, d’itération collective, d’échecs collectifs menant à la création. Ces croyances s’infiltrent dans notre image de soi et influencent notre capacité à créer. Dans cette conférence menée de concert par une neuroscientifique et une artiste, nous allons illustrer comment le travail créateur consiste à gravir continuellement et tranquillement sa propre échelle privée de développement. La créativité ne sera ainsi présentée ni comme une activité artistique, ni comme un trait inné réservé à certains mais comme une compétence humaine qui s’apprend, s’entraîne et s’enrichit du vivant.

Samah Karaki est une neuroscientifique franco-libanaise, auteure et experte en santé mentale, apprentissage et culture organisationnelle. Elle est titulaire d’un doctorat en neurosciences, d’un master en neurobiologie et d’une maîtrise en biodiversité et écologie. Elle est la fondatrice et directrice du Social Brain Institute, une ONG basée à Genève qui s’appuie sur les sciences cognitives et sociales pour gérer les enjeux sociaux et environnementaux.

Née à Beyrouth, Sirine Fattouh est une artistechercheuse féministe, diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris Cergy (ENSAPC) et de l’université Paris 1 en Arts Plastiques et Sciences de l’Art. En utilisant différents médiums, elle sonde son environnement urbain, social et politique afin de faire émerger des voix marginalisées pour sortir des discours dominants.