Racines et Entrelacs : Dîner-concert en accord mets-vins avec le caviste Oenosphere à Andlau

Dîner-concert en accord mets-vins avec le caviste Oenosphere autour du programme "Racines et Entrelacs" proposé par les musiciennes Anne Schlick au chant et nyckelharpa, et Monica Haug au théorbe et guitare baroque, pour découvrir la musique baroque et son enracinement populaire. Un menu en 6 plats et 6 verres à 45€/personne

L’origine populaire de la nyckelharpa nous conduit très naturellement à mettre en lumière les circulations entre les musiques populaires et les musiques aristocratiques.
Cette scission entre le savant et le populaire, qui s’est accentuée au fil des siècles et qui est encore à l’oeuvre aujourd’hui, devient particulièrement notable au début du 18e siècle, lorsque la musique populaire ne semble servir qu’à connoter le « pittoresque » voire l’« exotique », à la manière du fameux Tambourin de JP Rameau, ou bien mise en scène d’un peuple idéalisé perceptible dans ce goût typiquement français de la brunette et de la romance.
Mais avant, goûtons la musique jouée dans les cours princières de l’Europe du 17e siècle. à travers une succession de pièces provenant du fond populaire, le plus souvent anonymes, re-composées à l’aide des procédés savants (enrichissements contrapuntiques, diminutions, ornements, etc.).
C’est probablement en Italie que la frontière est la moins marquée. Une évidence quand on écoute les villanelles de Kapsberger, ou les arias de Frescobaldi, ou quand on voit la facilité avec laquelle la tarentelle et autres danses s'invitent dans le répertoire savant.
Les pièces de clavecin de François Couperin, merveilleusement portées par la forme dansée à refrain appelée "rondo", nous entraînent dans leur mouvement hypnotique.
Des chansons populaires deviennent de véritables « standards », telle la Jeune Fillette dont le thème a nourri bien des compositions dans toute l’Europe du 17e siècle, ou celui de Greensleeves, sur lequel Dowland propose de belles variations.
Toujours en Angleterre, Henry Purcell compose des airs lancinants inspirés de mélopées, des pièces plus dansantes éditées par Playford transcendent gigues et autres chaconnes.
Il n’est pas exclu qu’une ou deux pièces-surprises s’invitent dans ce concert, dans l’élan donné par la circulation de la musique, aplanissant les frontières entre les catégorisations et époques.